La généalogie successorale

Le chercheur d’héritiers démêle les fils d’une histoire familiale parfois secrète

UNE HISTOIRE RÉCENTE

Une profession qui évolue avec la société et qui s’avère de plus en plus utile

Les généalogistes successoraux sont aux premières loges pour observer les évolutions sociologiques.  Depuis la création de la première étude en 1830,  la profession a évolué. Jusqu’au XXe siècle, les généalogistes n’étaient pas utiles pour retrouver les héritiers, puisque tout le monde vivait dans le même village. Depuis un siècle, avec le développement de l’union libre, la multiplication des divorces, l’augmentation du nombre d’enfants nés hors mariage, l’allongement de la durée de la vie humaine, l’accroissement de la mobilité géographique ou l’isolement des personnes âgées, le contexte de la généalogie a changé. 25 % de nos recherches s'effectuent en ligne directe, ce qui aurait été impensable il y a 100 ans.

Retrouver un héritier est un véritable travail d’enquêteur. Les chercheurs mettent en œuvre tous les moyens humains et matériels à leur disposition pour parvenir à retrouver les héritiers. Le moindre indice peut être utile, comme un livret de famille, un nom ou même une adresse pour débuter les investigations. Grâce aux recherches sur le terrain et dans les différentes archives, le généalogiste va dresser un tableau généalogique afin de ne pas évincer d’héritier.  La loi autorise les recherches jusqu’au sixième degré, c’est-à-dire jusqu’aux années 1880 environ. Ce travail de limier peut durer de quelques mois à plusieurs années.

Les outils du généalogiste

Contrairement à d’autres pays, il n’existe pas en France de fichier centralisé permettant de connaître l’adresse d’une personne à partir de son état civil. Par ailleurs, en marge des actes de naissance établis par les services d’état civil, il n’existe aucune mention renseignant sur l’éventuelle postérité d’un individu ; de telle sorte qu’en l’absence de livret de famille, la descendance d’une personne peut être inconnue.

Les recherches conduisent les généalogistes dans les mairies, les greffes de tribunaux, aux archives départementales, aux archives d’état civil. A ces informations, ils agrègent toutes sortes de données, telles les archives fiscales, foncières ou électorales.

La loi n°2008-696 du 15 juillet 2008 a introduit le principe de la libre communicabilité des archives. Mais toutes les archives ne sont pas librement communicables. Certaines sont soumises à des délais particuliers. Une dérogation autorisant la consultation des actes d’état civil de moins de 75 ans a été accordée aux généalogistes membres de Généalogistes de France par l’administration des archives.

La formation

La plupart des généalogistes professionnels membres de Généalogistes de France sont historiens ou juristes de formation. Les historiens sont généralement ceux qui effectuent les recherches généalogiques. On les dénomme les « généalogistes-chercheurs ». Il faut plusieurs années de pratique sur le terrain pour acquérir une bonne connaissance des sources d’informations et pour savoir exploiter les informations. Les juristes sont ceux qui participent au règlement de la succession lorsque le généalogiste représente les héritiers. On les dénomme les « généalogistes-juristes ».

A ce jour, il existe deux formations en France. L’université de Corté Pascal Paoli propose une licence professionnelle Activités juridiques – spécialité généalogiste successoral. L’Université de Nîmes propose un diplôme universitaire de généalogie et d’histoire des familles.